1964. Le Domaine poétique donne des spectacles au musée d’Art Moderne de Stokolm, dont le directeur était Monsieur Pontus Hulten, actuel directeur du Plateau Beaubourg.
Ce sont les comédiens d’Igmar Bergman qui jouent les œuvres présentées. Autres spectacles à Lund [première ville universitaire de Suède] avec des éléments scéniques faits par le peintre Giani Bertini, qui remportent un très grand succès.
Puis il fait une série de conférences avec Jean-Clarence Lambert en Turquie, Iran, Inde, Japon, New York.
1965. Jean-Loup Philippe s’occupe du Centre américain, boulevard Raspail, en tant que metteur en scène et comédien. Là, il invite la Mama de New York of Brodway et conjointement, ils présentent les auteurs : C’est L’ange de Robert Filliou, éléments scéniques d’Alez Costa.
La mise en scène de Jean-Loup Philippe est d’une rare subtilité poétique, une vive intelligence du texte, faite en même temps de précision et d’exaltation.
Paris Théâtre.
Le principe d’incertitude de Jean-Clarence Lambert.
La vie et mort d’une concierge de David Gerdon.
La pièce a été mise en scène par Jean-Loup Philippe qui semble par des éclairages discrets, nuancés, poétiques, montrer quelques théâtres d’ombres.
Trois excellentes comédiennes ; Agnès Capri, Denise Peron, Geneviève Thenier emplissent d’une angoisse charnelle ces phantasmes légers et mouvants.
Jean Paget, Combat 26 mars 1966.
1966. Afin que la boucle soit bouclée, Jean-Loup Philippe écrit plusieurs pièces de théâtre tout en poursuivant son métier de comédien.
En 1971, il crée sa première pièce au Lucernaire, Le bas et le haut dont il est l’auteur dramatique.
J.J. Olivier, Combat
Début prometteur d’un jeune auteur.
Guy Dumjr, Le Nouvel Observateur.
1972, au Lucernaire, Nus et bleu [création].
Avec Nus et bleu, les frontières du théâtre et de la peinture s’abolissent. Laurence Imbert et Jean-Loup Philippe parviennent à créer une émotion, une tension poétique rarement atteintes au théâtre.
Claude Bonnefoy, Opus.
1973. Reprise de Nus et bleu au Festival d’Avignon.
Un spectacle tragiquement beau.
Le Provence.
Nus et bleu.
A mi-chemin entre le théâtre et la peinture.
Le Dauphiné libéré.
1973. Les ils au Festival d’Avignon.
Jean-Loup Philippe surprend, choque et bouleverse toute tradition théâtrale, mais il ouvre sans aucun doute la voie vers une nouvelle forme d’expression.
J. Rey, Le Dauphiné Libéré.
1973. Marylin au Festival d’Avignon
Marylin c’est en fait un rêve ou un cauchemar transposé dans une réalité dans laquelle les trois comédiens évoluent à merveille.
Le Méridionnal.
1974. Prisoncorps au Lucernaire [Création].
La grande beauté des visions proposées, la limite des mouvements, la limite de la parole, la limite du lieu, sont très fortement marquées d’un style fait de lenteur, mais avec l’abandon, la précision qu’on trouve dans les mouvements des animaux sauvages.
Eric Lambert, Opus International, Octobre 1974.
1975. Chut, chut, chut où l’indicatif néant de Jean Tardieu adapté par Jean-Clarence Lambert, créé à Bruxelles au Palais des Beaux-Arts pour représenter la France au Festival d’Europalia 1975.
Réussite des interprètes ; Laurence Imbert, Jacques Lilot, Maurice Gautier et Jean-Loup Philippe qui a réalisé la mise en scène. Quatre voix aux intonations différentes, mais se mélangeant et s’équilibrant comme dans un quator à cordes ; perfection de leur diction, maîtrise des moindres gestes et des moindres regards : aux moments d’exaspération, les quatre comédiens pouvaient atteindre une force suffocante à l’état brut. Un spectacle insolite d’une haute classe.
Alain Mimot, Le Journal des poètes, Novembre 1975.
1976. Publication d’un livre aux éditions de la Grand’Rue, Voyage en incertain, préfacé par Jean Tardieu et avec une empreinte de Rodolphe Krasno.
1976. Ils sont là au théâtre de Plaisance [Création].
Le jeu scénique, cauchemar intelligent, est modulé en un nerveux et surchargé langage poétique, reconnu par Jean Tardieu comme celui d’un auteur (metteur en scène et acteur) qui a quelque chose à dire, jusqu’au mutisme compris.
Roger Maria, L’Humanité, 6 Novembre 1976.
Les mots sont vomis, hachés, battus, piétinés, mâchés, brisés. La syntaxe bafouée. L’alphabet est bousculé. C’est là, un jeu extrêmement cruel qui nous montre sur quelle conventions fragiles reposent nos modes de communication ; nos codes linguistiques.
J.P.L., L’Unité, 22 Octobre 1976.
Terrifiante vision que ce fœtus recroquevillé sur sa chaise gigantesque et la raison chavire.
Patrick de Rosbo,
Le Quotidien de Paris, 11 Novembre 1976.