Exposition Galerie d'Orsay avril 2014 Livre de bibliophilie «Les invisibles» avec Jean-Loup Philippe (official).

Posted by Véronique D Travers on lundi 8 juin 2015

Exposition Galerie HCE Saint-Denis juin 2015 en présence des artistes :Nicolas Cesbron sculpteurFuad Kapidzic artiste...

Posted by Véronique D Travers on lundi 8 juin 2015
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Fuad Kapidzic
20 godina srebrenice
exposition pour les victimes de Srebrenice 20 ans après…
La peinture est  vouée à la révélation de la vibration, de la lumière noire des pianos. Quand toutes les couleurs ont été effacées, c’est le noir qui les concentre toutes, et devient la couleur la plus pesante, la plus apte à faire entendre le « nocturne » du piano .C’est lui aussi qui porte la beauté qui survit à la catastrophe, celle que le tragique porte à la plus grande intensité. C’est lui encore qui prend possession de l’artiste.
 
En regardant cette série de pianos en prise sur l’éclat singulier de la beauté au-delà du désastre, on sera tenté de relire Marguerite Duras, des pages comme celle-ci : « Je vous connais depuis toujours. Tout le monde dit que vous étiez belle lorsque vous étiez jeune, je suis venu pour vous dire que pour moi je vous trouve plus belle maintenant que lorsque vous étiez jeune, j’aimais moins votre visage de jeune femme que celui que vous avez maintenant, dévasté ».C’est le début de l’Amant, une longue méditation paradoxale sur cette beauté que la catastrophe n’emporte pas.
Et puis il y a la série des tableaux inspirés par le jazz, une « musique des bas fonds », l’expression des esclaves noirs transmise à l’humanité tout entière, une réponse musicale issue de la plasticité de l’âme du peuple noir.
 
Les tâches de couleurs se bousculent et explosent comme des notes de jazz. D’un tableau à l’autre,  élans brisés, improvisations hasardeuses, démarrages précipités se composent pour trouver un rythme de relance et d’envolées euphoriques. Le fond reste violent et sombre, hanté par les cauchemars de la nuit, mais la couleur se libère dans l’allégresse de ses enchaînements désinvoltes, dans cette façon singulière de sauter effrontément d’une chose à une autre  au dessus de l’abîme.
 
Comme le jazz qu’il écoute en peignant, Fuad Kapidzic fait entendre dans sa peinture le présent, sa porosité à ce qui peut advenir, plus que le retour du passé. L’enchaînement des notes comme l’enchaînement des couleurs manifestent une pause, un silence dans le bruit du monde, suggèrent que tout cela aurait pu ne pas avoir lieu et l’ouvrent à d’autres possibles .Au destin qui a conduit la Yougoslavie au chaos, à l’enchaînement irréversible, inéluctable des passions humaines répond le geste du peintre, pris dans le mouvement perpétuel qui assemble au hasard une infinité d’atomes s’entrecroisant dans une vibration sans fin, « le halo lumineux qui entoure la vie ».
 
Cette série de tableaux inspirés par le jazz est aimantée vers cette lumière et c’est sur cette trajectoire que l’artiste entame sa série des « Bleu Blues Klein ».La lumière se révèle dans cette absolu de la luminosité dont Klein a déposé la formule .L’artiste s’est débarrassé des choses en ne gardant que l’inscription du bleu sur un fond noir, avec une toile qui réagit aux changements de luminosité extérieure, qui littéralement s’éclaire et s’éteint.
 
Fuad Kapidzic réussit son « œuvre au noir » : de la lumière noire des pianos, reflet extérieur de cette lumière intérieure la plus ténébreuse arrimée au savoir absolu des forces occultes qui mènent le monde, il extrait cette luminosité du bleu. On attend la suite de ce travail : en a t-il fait sa lumière intérieure ?
 
HCE Studio Galerie
2015
C’est vrai qu’il faut s’approcher pour voir cette violence du fond et cette empoignade de couleurs sombres  et de grands aplats, mais surtout entendre ce fracas de la culture qu’on assassine.
 
Un jour, le monde de Fuad Kapidzic a été « plastiqué », il a explosé ; il n’en reste que des ombres, des vestiges accrochés à un mur, des formes écrasées laissant échapper leur substance  en vilaines coulures de sang noir, les ruines d’une cité brûlée et de bibliothèques incendiées, les traces d’une civilisation brutalement abolie. De l’informe. Au centre du désastre, au centre noir de la cible, un piano, des pianos noirs, sont visés par cette fureur destructrice. Quelques taches rouges les accompagnent, gouttes de sang d’un piano en souffrance, ou « trois petits coquelicots », ou dernière note échappée, protestation dernière de la souveraineté de la musique.
Trauma absolu : comment en revenir ? Comment dire l’horreur du choc, de la catastrophe d’un monde devenu tout autre, plongé dans une altérité qui demeure à jamais étrangère à autrui .Pour un plasticien, lé défi est de taille : il n’y a pas de « plasticité » dans ce trauma, dans l’anéantissement des formes et cette défiguration définitive. L’événement a bien eu lieu, il ne pourra être effacé de la mémoire.
Le fond des tableaux étale ce gigantesque chaos de la dévastation, celui du monde et celui de la mémoire, les empreintes  des formes et des écritures recouvertes au fil du temps, la toile de fond de ce qui a été aboli où vibrent encore les pianos flottant vers nous depuis leur monde immémorial .Ombres parmi les ombres, ils portent les lacérations, les rides, les cicatrices de ce travail du noir et de cette logique du pire, mais surnagent à la recherche d’une vie nouvelle.
Hommage à Fuad Kapidzic
 
Ecoute… Approche de ce cadre, plus près… plus près…
Qu’entends-tu ?
Quel est ce combat de gris et de blanc ?
C’est mitraille de sable sur l’ombre d’un piano ?…
Eclatement, débris d’une symphonie aux notes rayées, disparues.
Souvenir d’une guerre atroce.
 
Fuad Kapidzic a vécu la peur de traverser une rue, au risque d’être abattu par un sniper. Il a vécu l’absurde cruauté, la souffrance, les cris et les massacres.
 
Ecoute les pleurs des hommes et des femmes assassinés sauvagement à Sarajevo. Ils sont là et prennent corps en ses tableaux… Exorcisme… Couleurs mouvementées jetées brutalement sur la toile.
 
Ecoute les sons brisés d’une harmonie qui nous parviennent à peine, tant ce piano est enfoui dans le passé de l’enfance du peintre. Fuad possède le secret des grands artistes celui de nous traduire toute chose en beau. Il n’appartient à aucun groupe d’avant-gardiste. Il est seul face à sa vérité.
 
Jean-Loup Philippe
14.09.2012.
 
Ici, quelques peintures de
Fuad Kapidzic
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